FR
Pensée comme un panorama de l’instant, La Pausa se veut désireuse de graver dans la pierre des musicalités. Comme une respiration qui ancrerait les musicien.ne.s dans leurs pratiques, dans leurs langages et dans leurs relations. Entendons-y le désir profond de retranscrire ces relations qui transcendent le musical et qui donnent à cet objet une valeur affective et collective.
Et c’est bien cela qui rend cet album d’autant plus singulier : cette composition artistique de vingt invité.e.s qui nourrissent et polissent chacune des compositions. Ce besoin de jouer avec les autres afin de développer des expressions de jeu personnelles. Cette matière qui donne des idées, qui ouvre des portes et qui amplifie le discours musical.
Pourtant, nul doute qu’en insérant la galette dans le lecteur, nous sommes instantanément plongés dans l’univers de Mickaël Vidal : une voix brute et émouvante, un son de clarinette treize clés si caractéristique, une inspiration toujours fidèle aux musiques traditionnelles du Quercy. Son premier album apparaît à la fois comme une affirmation stylistique et comme une ébauche de réflexions. Il pose ainsi une vision éclectique de sa musique en redonnant un sens personnel aux expressions populaires : du carivari aux vêpres facétieuses, de la complainte meurtrière à la contestation agricole, du conte au bal. Les formes découlent de ces symboliques et tentent de réactualiser des ‘biaisses’*.
Au fil des pièces, le nuancier se dévoile repoussant toujours un peu plus la surprise, les ambiances s’installent et se désinstallent, les langues se délient. L’occitan y prend une place d’importance et se repose à l’écoute du gallo ou du français. D’autres voix surgissent, d’autres mélodies germent. Il est grand temps de s’octroyer La Pausa.